Genève

Golly Golatta – vignes locales à Genève

Il est bon de connaître ses voisins, ai-je toujours pensé, mais on ne sait pas toujours ce que l’on va recevoir. Récemment lors d’un après-midi ensoleillé j’ai franchi la frontière de la Suisse voisine par, l’accueil m’a semblé plus chaleureux qu’un Shiraz australien.

Peut-être était-ce le beau temps après des mois de froid et de pluie, ou le fait que nous étions tous enfermés à « Covid-world » depuis trop longtemps, ou peut-être sont-ils toujours comme ça. Quoi qu’il en soit, il se passait quelque chose d’assez convivial au Domaine de la Mermière, un domaine viticole bio de 11 hectares située dans la campagne genevoise, à quelques mètres seulement de la frontière française.

J’étais passé “à côté” d’une petite excursion qu’ils proposaient : un tour en tracteur dans le vignoble suivi d’une dégustation. Il s’est avéré que je n’étais pas le seul “voisin” du groupe : leurs vrais voisins d’à côté étaient là aussi, présentés jovialement par le propriétaire et vigneron Yves comme “les plus exotiques” du groupe.

C’est avec ” joie et humilité ” que ce vignoble décrit son approche du travail, visant à produire des vins uniques et authentiques. La joie était au rendez-vous. « C’est important, en ces temps, de rassembler les gens, de profiter de la nature”, a expliqué le vigneron et propriétaire Yves lorsque je lui ai demandé ce qui avait motivé cette idée.

Humbles dans leurs méthodes de vinification, ils visent à être de plus en plus curieux et à moins intervenir, être aussi naturel que possible.

Du vin suisse, me direz-vous, ce n’est pas quelque chose que l’on voit souvent chez le caviste du coin. Probablement pas du tout, si l’on considère qu’ils boivent 99% des 150 millions de bouteilles qu’ils produisent chaque année.

Le pays produit du vin depuis l’époque romaine et, aujourd’hui, les domaines viticoles sont répartis dans six régions différentes, Genève produisant environ 10 % de la production. Sans surprise, certains de leurs domaines sont situés en altitude, et ils peuvent être fier d’avoir la région viticole la plus élevée d’Europe (Visperterminen, entre 650 et 1150 m). Les Suisses sont de bons buveurs de vin, puisqu’ils se classent au quatrième rang mondial en termes de consommation par habitant.

(Alors oui, la morale de l’histoire est si vous voulez boire du vin suisse, allez-y).

Ce n’est pas une si mauvaise chose, surtout quand il y a des vignerons dont la philosophie est de travailler dans la joie et l’humilité.

C’est ce que nous avons fait lorsque notre tracteur a serpenté le long des vignes naissantes, de Gamaret à Garanoir, de Galotta à Pinot noir, du Chasselas et au-delà, avec les explications intéressantes et joyeuse de notre chauffeur Justine, la fille d’Yve.

Après une heure environ d’explications détaillées sur les particularités de chaque cépage et leurs méthodes de viticulture, elle a regardé demandé s’il y avait encore des questions.

« S’il n’y en a plus, c’est l’heure de la dégustation ».

« Pas de questions !”, a répondu le voisin “exotique”, et nous avons tous éclatés de rire sur le tracteur.

De retour au domaine, nous nous sommes sentis humbles en admirant la campagne genevoise magnifique et ses montagnes pas si lointaines, qui se trouvent littéralement sur le pas de notre porte. Il est toujours bon d’apprendre à connaître ses voisins.

Notes de dégustation

En ce qui concerne les blancs genevois, je n’ai toujours pas trouvé de meilleur vin qu’un bon vieux Chasselas. Pour moi, c’est le goût de Genève, léger mais plein de saveur, subtil mais avec tout de même une certaine complexité. Leur Chasselas (anciennes vignes) est frais et floral, avec une belle acidité, et des touches d’orange. L’utilisation de vignes anciennes lui donne cette profondeur supplémentaire.

Nous avons également dégusté l’Altesse, plus boisé et pierreux, et le Kern-Sauvignon blanc, qui, si vous aimez les Sav blancs “végétaux” à l’herbe verte, il est fait pour vous.

Rouges

Mélange de Garanoir et de Gamay, le Rouge Terre 2019 est un bijou pour les barbecues, léger et fruité, facile à boire.

Autre assemblage, le Noir Désir réunit Chaudenay, Pinot Noir, Garanoir et Galotta. Corsé, avec beaucoup de fruits rouges et assez corsé, il est délicieux mais peut être un peu lourd sans un bon repas. Leurs vins “Du Coin, sans soufre” est le nom de leur sélection de vins naturels, sans aucun ajout, pas même du dioxyde de soufre, ce qui est difficile à réaliser en effet. Parmi ceux proposés, nous avons essayé le Chaud du Coin, qui est fait d’une variété de Gamay appelée Gamay de Chaudenay. Pas vraiment ce que l’on attend d’un Gamay ! Et encore moins des sommets enneigés de la S