Bourgogne

Se réveiller dans un tonneau

Si admirer les tonneaux ne suffit pas, que diriez-vous de dormir dans l’un d’eux ? C’est ce que propose le vignoble du Clos de Grand Bois à Lugny, où chaque tonneau peut accueillir confortablement jusqu’à quatre personnes. Choisissez votre cépage (Chardonnay, Aligoté, Muscat, Pinot Noir ou Gamay) et goûtez à ce que c’est que d’en être un !

J’avoue avoir choisi une chambre d’hôte plus traditionnelle dans le bâtiment principal, mais l’expérience n’en était pas moins “vignoble”. Le Clos du Grand Bois, qui signifie littéralement domaine du grand bois, l’est précisément. Avec une immense forêt attenante, le domaine abrite des vignes depuis au moins 300 ans. Cependant, comme presque toutes les régions viticoles de France, il a été dévasté par la crise du phylloxéra dans les années 1880, un insecte nuisible qui a ravagé environ 90 % des vignes françaises, obligeant les viticulteurs à les arracher.

Néanmoins 100 ans plus tard, les vignes sont relancées par Joseph Lafarge, issu d’une lignée de dix générations de vignerons. Le vignoble a été soigneusement entretenu par lui-même, puis par son fils, et maintenant par son fils… chaque génération s’appuyant sur le travail des anciens, avec des récompenses à la fois dans le domaine du vin et du tourisme.

Ce n’est pas très difficile de découvrir tout cela, car dès l’instant où j’ai commencé à poser des questions sur leur travail, on m’a présenté le père, le (très jeune) fils, le chat et bien sûr Anthony, le vigneron lui-même. Chaque soir, il propose une visite complète de la propriété suivie d’une dégustation, expliquant en détail leurs méthodes de vinification, de la plantation des graines à la bouteille.

Ce vignoble produit principalement des chardonnays, mais ils ont également du Crémant de Bourgogne, un rosé occasionnel et un peu de rouge provenant du pinot noir et du gamay. Macon Blanc, Macon Rosé et Macon-Lugny sont leurs principales appellations, et une partie de leurs raisins est également envoyée à la Cave Coopérative de Lugny, la première cave coopérative de Bourgogne d’ailleurs.

Cela me fait penser que le Maconnais est sûrement un peu sous-estimé, dans l’ombre de ses cousins plus prestigieux du nord, comme ceux de la côte de Beaune et de la côte de Nuits, par exemple. Si les vins de Lafarge ne jouent pas dans la même cour (ni dans la même gamme de prix), la qualité est au rendez-vous. Les générations de raffinement dans leurs méthodes et leurs efforts pour s’adapter à l’environnement et à la fois rester fidèle au raisin et au terrain se reflètent dans le verre. Mon préféré est le Macon-Lugny ’32’, avec ses notes de pain et de beurre, sa douceur en bouche et sa touche finale un peu plus longue que prévu. (J’ai également constaté qu’il s’est amélioré après avoir été ouvert environ 3 jours plus tard.)

Si vous planifiez un séjour là-bas choisissez l’automne. Lorsque vous serez sur place, assurez-vous de descendre l’allée, de tourner à droite, de marcher une dizaine de minutes à travers la forêt et là, vous verrez la splendeur du patrimoine de l’UNESCO. Une fête d’oranges, de rouges et de jaunes à perte de vue, parsemée de charmants villages et de leurs églises à flèche.

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